Historien de Jeanne d’arc et archéologue
Sauveur des vestiges des remparts de Vaucouleurs. Il a consacré sa vie entière à Jeanne d’arc et Vaucouleurs. Souvent incompris, persécuté et considéré comme un illuminé, aujourd’hui il est oublié.
Une enfance avec Jeanne d’arc
Il naquit le 25 Septembre 1908 à Vaucouleurs, l’aîné d’une fratrie de 7 enfants. Dans une famille pieuse où les parents tiennent une boutique de souvenirs de Jeanne d’arc. Ses initiateurs seront le curé de Vaucouleurs Achille Chaupin, curé-bâtisseur de l’église collégiale, l’historien Emile Hinzelin auteur de « Jeanne la bonne lorraine ». Le jeune Henri avait aussi une grande admiration pour son Eminence le Cardinal Lepicier.
Dans sa jeunesse il rencontre et admire un ami de son grand’père, le peintre Alfred Renaudin.
De brillantes études
Henri entre chez les Pères-Jésuites à l’institution Saint-Joseph de Reims. Ensuite il prépare une licence de lettres. Mais rompant avec ce beau parcours comme il le dira lui-même plus tard, « par nécessité d’une liberté absolue pour le sauvetage du patrimoine de Jeanne d’arc j’ai dû choisir » c’est le retour à Vaucouleurs.
Recherches historiques et archéologiques
C’est la genèse d’une grande passion pour Jeanne et Vaucouleurs la forteresse qui permit Jeanne d’arc.
A 27 ans il édite son premier ouvrage « Vaucouleurs, son histoire et son tour d’horizon ».
En 1933 il commence ses premières fouilles et sondages sur le château, avec peu de moyens.
En 1934 il crée la « Société des fouilles de Vaucouleurs » sous la présidence d’Edouard Salin et de Pierre Marot. Parmi les membres, Victor Prouvé, Msgr Charles Aimond, le Comte Jean de Pange, le Maréchal Liautey, Louis Madelin, Edmond des Roberts , le colonel Haldat du Lys…
Ces fouilles sont destinées à dégager les décombres qui recouvrent le château, où se joua le destin de Jeanne. Dégager l’ossature de la forteresse et que de tous les coins de France , l’on vienne « respirer à Vaucouleurs l’air des créneaux » comme eut dit Maurice Barrès.
Pour financer les fouilles il parcourt la France, l’Europe en faisant des conférences sur Jeanne d’arc à Vaucouleurs, plus de 3000 dans sa carrière !! Le chantier reçut des visiteurs du monde entier, c’est le rayonnement international de Jeanne et de Vaucouleurs.
En 1948, l’actrice Ingrid Bergman qui incarnait Jeanne dans « Joan of arc » de Victor Fleming, souhaite visiter les villes johanniques. À Vaucouleurs elle rencontre Henri Bataille et ses petits fouilleurs sur le chantier de fouilles.
Les petits fouilleurs d’Henri Bataille
Henri Bataille était aidé dans ses travaux par une équipe de jeunes très motivés et assidus de Vaucouleurs qu’Henri intéressait aux recherches en les formant. Créant même des vocations, tous ont conservé un excellent souvenir.
L’exil
Suite à l’interdiction de fouilles à grands regrets Henri Bataille quitte Vaucouleurs. Henri part pour Lourdes où il devient conservateur-adjoint du musée de Tarbes. Il rentre à Vaucouleurs en 1956.
Sauvetages de tours
Dés 1965 il se lance dans la sauvegarde du patrimoine historique de Vaucouleurs. La tour Saint-Thiébaut (du Roi) est à vendre, menacée de démolition. Les Beaux Arts refusent de la classer. N’ayant pas un sou c’est la famille Talbot de Londres qui financera, il l’a connue lors de conférences en Angleterre.
La tour des anglais transformée en écurie est en péril. Henri Bataille en propose 2 millions qu’il paie avec un prêt personnel.
Henri Bataille dira de ces deux sauvetages : « je puis dire que j’ai vécu de miracle en miracle, ce n’est pas moi qui en suit la cause, c’est DIEU qui a tout fait. Le mérite sans le succès ne serait jamais découvert ».
Chefs d’Oeuvre en péril
En 1971 Henri Bataille reçoit de Jean Duhamel Ministre des Affaires Culturelles le Prix Chefs d’Oeuvre en péril. Emission-concours de Pierre de Lagarde.
Académie de Stanislas
Il était membre de l’académie de Stanislas.
Son discours de réception se nomme : « La clé du Mystère de Jeanne d’arc » et dit ensuite : « Oui d’un point de vue humain, cette épopée ne peut pas s’expliquer, car Jeanne d’arc fait des choses inexplicables. C’est tout simplement l’envoyée de Dieu ».
Il reçut de nombreuses distinctions : Chevalier de l’Ordre du Mérite, Prix Erckmann-Chatrian, Prix de la Couronne Française, Prix chefs d’oeuvre en péril, Commandeur des Arts, Sciences et Lettres, Médaille d’Or de la Ville de Nancy
Il s’éteint dans la paix le 23 Novembre 2008, il venait d’avoir 100 ans.
Son grand rêve pour Jeanne et Vaucouleurs
Il eut aussi un grand rêve, créer à Vaucouleurs un musée d’histoire digne de Jeanne d’arc. A cette fin il avait commencé à acquérir une partie de l’ancien logis du chapitre collégial du XVIIIe siècle, situé sur les lieux historiques, sur un site remarquable dominant Vaucouleurs et la vallée de la Meuse. Aujourd’hui le bâtiment est en péril suite à des pillages.
Une phrase d’Henri Bataille :
« Mon grand mérite ce n’est pas le côté archéologique et historique, c’est ma lutte contre les imbéciles qui m’a permis d’empêcher les démolisseurs de démolir »